La musique touarègue est une tradition riche qui s’exprime souvent à travers des performances simples mais profondes. Traditionnellement, un poème chanté est accompagné par l’Imzad, un instrument joué lors des soirées autour du feu pendant les trajets des caravanes. La musique touarègue est interprétée aussi bien par les hommes que par les femmes, bien qu’il y ait des spécialités distinctes.
La poésie touarègue est très structurée, avec plusieurs formes de poèmes tels que les Seienin, In-aller-lalla et Aliuen. Parmi eux, l’Aliuen est unique car il est exclusivement joué par des femmes lors des cérémonies de mariage, chaque interprétation ayant ses propres caractéristiques.
L’Imzad, instrument à cordes joué uniquement par les femmes, est un symbole de bonne éducation. C’est souvent la mère ou la tante qui transmet l’art de jouer cet instrument. Les virtuoses de l’Imzad sont rares, et on vient parfois de loin pour les écouter.
Aujourd’hui, l’Imzad est de moins en moins joué, étant progressivement remplacé par le Tobol, un instrument percussif joué par les hommes lors des grandes cérémonies et mariages. Le Tobol, avec ses rythmes plus marqués, rappelle les musiques des peuples noirs du sud du Sahara, comme les Adrar des Ifoghas.
Une autre forme populaire de musique touarègue est le Tichioué, où les artistes masculins chantent seuls, improvisant des mélodies élégantes en l’honneur d’une femme et exprimant librement leurs émotions. Ce style peut inclure des récits d’amour ou de batailles.
Les Touaregs modernes jouent également de la guitare ou du Oud, souvent accompagnés de percussions et de claquements de mains sur des rythmes berbères typiques. Des femmes se joignent parfois pour le chœur, donnant une dimension contemporaine à la musique touarègue. Des groupes comme Tinariwen, formés par de jeunes artistes sédentaires du sud de l’Algérie, incarnent cette évolution.
La musique la plus populaire auprès des voyageurs est le Tindé. Dans ce style, une femme soliste chante en rythme avec un tambour, tandis qu’un chœur de tailles variées répond à la chanteuse. Les percussions, les claquements de mains et parfois le son d’une cruche ou d’un tambour à eau enrichissent le rythme hypnotique. Il existe deux types de Tindé : le Tindé Nomnas, qui est un chant de louange souvent joué à un rythme rapide, et le Tindé n’Goums, un chant d’exorcisme utilisé dans des cérémonies de possession.